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vendredi, 08 novembre 2013 08:44

Marieville : petite histoire d’un grand succès

Il était une fois un éditeur passionné nommé Daniel Bertrand. Après avoir travaillé durant de nombreuses années au sein de grandes compagnies d’édition, il décide de foncer tête première dans une aventure un peu folle : la création de sa propre maison d’édition.

Un soutien indispensable

Au cours de la première année, en 2007, les défis ont été particulièrement nombreux. « Je devais préparer tous les livres, sans aucune source de revenus », explique Monsieur Bertrand. Heureusement, le programme de Soutien au travail autonome du Centre local de développement était là! C’est grâce à cette aide financière que l’éditeur a réussi à tout mettre en place avant l’entrée des premiers gains monétaires. « J’avais un an pour tout faire : engager les auteurs, signer les contrats d’édition, éditer les épreuves, imprimer les livres, les distribuer, etc. »

Ce qui fait la particularité des Éditeurs Réunis c’est que les premiers auteurs à y avoir été publiés ont tous été approchés directement par Monsieur Bertrand. « J’ai été voir des auteurs et des journalistes pour leur demander d’écrire un livre. Je leur promettais une avance monétaire et leur donnais un délai de six mois pour me donner 75 000 mots. » Une offre tentante pour certains, mais qui a cependant demandé à l’éditeur un fort pouvoir de persuasion. Pas facile de convaincre les gens du succès d’un tel projet lorsque notre maison d’édition n’a publié aucun titre jusqu’à maintenant!

Je me concentre sur ce qui fonctionne pour nous plutôt que d’essayer constamment de nouvelles choses.

Daniel Bertrand a réussi à dénicher quelques auteurs, dont Vivianne Moreau qui a publié Devenir une famille verte. « En signant ces contrats, je savais que les livres que je voulais arriveraient », raconte ce dernier. D’autres livres ont été dénichés sur le marché international. « Nous avons acheté les droits en anglais pour les faire traduire, ici, en français », précise-t-il. L’aventure pouvait continuer!

Un atout précieux

Grâce à ses années d’expérience professionnelle, Daniel Bertrand connaissait bien le milieu du livre et les rouages de l’édition. Il savait donc à quelles portes aller frapper pour que ses publications fassent jaser. « Dès la deuxième saison, nous avions de bons livres et on a parlé de nous très rapidement dans les médias », raconte-t-il. De plus, avec ses contacts avec le diffuseur Prologue, il a réussi à entrer dans les magasins grande surface en plus des librairies.

Grâce à cette visibilité, les Éditeurs Réunis ont commencé à recevoir des manuscrits, dont celui d’Amélie Dubois, l’auteure à succès de la maison d’édition. « Le manuscrit d’Amélie est arrivé au bon moment. Nous avions détecté qu’une grande porte s’ouvrait pour la chick-lit (littérature pour femmes) et on voulait publier une série qui s’intitulerait carrément Chick Lit. On commençait les démarches pour trouver une auteure lorsqu’on a reçu son manuscrit. Amélie n’avait rien publié auparavant, mais a tout de suite accepté d’embarquer dans l’écriture de la série », raconte Monsieur Bertrand. C’était le début d’un grand succès avec cette jeune auteure!

Un bon flair

Daniel Bertrand et ses trois employés jettent un coup d’œil tous les manuscrits envoyés à la maison d’édition. « Nous avons un certain nombre de critères que les auteurs doivent respecter (le nombre de mots, le genre, etc.); on passe donc à travers un processus d’épuration avant d’entamer la lecture d’un manuscrit. Lorsqu’une histoire nous accroche, on la soumet au grand comité de lecture afin de déterminer si on va de l’avant ou non avec sa publication », explique l’éditeur.

Le succès des Éditeurs Réunis est dû au flair de Monsieur Bertrand, qui a rapidement concocté la recette gagnante de son entreprise. « Je connais beaucoup de succès avec les romans destinés aux femmes, que je vends à un certain prix. Je me concentre sur ce qui fonctionne pour nous plutôt que d’essayer constamment de nouvelles choses ». L’éditeur ne se targue donc pas de publier de grandes œuvres intellectuelles et se mise sur la vente de plaisir : « c’est du livre grand public, facile à lire, qu’on emmène à vacances pour se divertir. »

Les avantages de la région

En ouvrant sa maison d’édition à Marieville, Daniel Bertrand s’est fait plaisir. « J’habitais à Sainte-Angèle-de-Monnoir et travaillais chez Erpi à Ville Saint-Laurent. Je passais trois heures par jour dans ma voiture. Aujourd’hui, ces trois heures sont consacrées à mon entreprise », dit-il. Ses employés sont tout aussi heureux de pouvoir travailler dans une maison d’édition sans devoir aller à Montréal.

Des suggestions de lecture

Outre les bouquins d’Amélie Dubois, le propriétaire des Éditeurs Réunis vous conseille de lire la série Souvenirs de la banlieue, de l’auteure Rosette Laberge, qui relate les hauts et les bas des Pelletier, une famille de l’est de Montréal qui est expropriée à cause de la construction du tunnel Louis-Hyppolyte-Lafontaine et qui s’installe à Longueuil.

Source : www.inspiremag.ca