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jeudi, 07 juin 2007 20:00

« Son où mais fôtes ? »

Alors comme ça, des fonctionnaires du ministère de l’Éducation ont proposé de cesser de comptabiliser les fautes d’orthographe et de grammaire lors des épreuves uniformes collégiales, pour mettre fin à cette approche qu’ils jugent trop « punitive ». Ah ! Pauvres étudiants, il ne faudrait surtout pas leur faire de la peine en barbouillant leur rédaction en gros crayon rouge. Non, à la place, il faudrait mieux leur dire à chacun : « dans l’ensemble, tu as fait un bon travail, mon grand », sans même leur expliquer où ils ont bien fait et où ils se sont carrément plantés. Voyons, il ne faudrait surtout pas les froisser, nos pauvres étudiants. Il ne faudrait surtout pas leur apprendre que l’apprentissage passe par les erreurs. Ça serait bien trop risqué, voyons !

Déjà, au Cégep et à l’université, il arrive trop souvent que les étudiants reçoivent leur note de travail, d’examen ou de dissertation, sans même que les professeurs se donnent la peine de leur remettre leur copie corrigée. « Vous passerez à mon bureau, si vous voulez la voir, entre 2h30 et 2h45 jeudi prochain », disent certains. Alors qu’une minorité d’étudiants se permettront une petite visite au bureau du dit professeur, la grande majorité, elle, se contentera du résultat. « Bah, j’ai eu 80%, ça me donne quoi d’aller voir ma copie..? », sans avoir la moindre petite idée où le 20% a été perdu. Eh merde… Avons-nous oublié que l’apprentissage passe inévitablement par la prise de conscience de ses erreurs ? Passons-nous outre le fait que cette prise de conscience représente une étape fondamentale dans une formation ? Mais, au fond, qui peut en vouloir à nos étudiants ? Après tout, c’est nous qui ne les poussons pas à se rendre compte de l’endroit où ils se sont trompés. Et voilà qu’aujourd’hui, certains veulent même oublier les erreurs, comme s’il n’y en avait pas. Est-ce que ce n’est pas ça, du nivellement par le bas ? Ça fait dur.

Samuel Thibault