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jeudi, 30 avril 2009 20:00

Chronique humeur - La folie

Même si les autorités compétentes nous répètent que la transmission du virus de la grippe porcine se fait d’humains à humains, la confusion règne au sein de la population à savoir si l’on peut manger du cochon. Cette semaine, le Conseil canadien du porc (CCP), soulignant être inondé d’appels de consommateurs, a même dit souhaiter changer l’appellation pour la nommer plutôt la grippe « nord-américaine ». L’Organisation mondiale de la Santé a aussi démontré son intérêt, hier, à cesser de parler de la grippe « porcine ». Cette semaine, malgré que le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale, Bernard Vallat, ait affirmé que les élevages de porcs n’étaient pas responsables de l’épidémie, l’Égypte a ordonné l’abattage de tous les porcs du pays. « Tous les troupeaux de cochons d’Égypte seront égorgés le plus vite possible en faisant tourner les abattoirs à leur maximum », a décrété le gouvernement égyptien, dans le but d’éviter la panique dans une population majoritairement musulmane. Déjà, l’Organisation des nations unies (ONU) a critiqué cette décision en parlant d’une erreur. En tout, on parle de plus de 300 000 bêtes et des milliers d’éleveurs au chômage.

Comme beaucoup d’amateurs de hockey, j’étais d’une humeur massacrante mercredi soir. C’est connu : les performances du Canadien ont un poids certain sur l’humeur général des Québécois. Vous en avez déjà entendu parler. Vous le voyez. Des thèses universitaires l’ont déjà démontré. Quand le Tricolore gagne, on gagne. Quand le Tricolore perd, ils perdent. Au fond de centaines de milliers de personnes, en cette fin avril, il y a comme un dérangement, un détachement provenant d’une amertume bien sentie. La colère, le ressentiment. Il y a quelque chose qui gronde à l’intérieur. En fait, je pense que ce qui nous a enragé le plus cette année, c’est qu’on a parfois eu l’impression d’être nous-mêmes plus affectés par les performances de l’équipe que certains joueurs européens qui en font partie. Je souligne européens. Cela dit, prenons-nous trop à cœur les performances de notre équipe chérie ? Quand on se questionne, il faut regarder ailleurs. Et lorsqu’on pense à ces millions de fanatiques partout dans le monde, ces partisans de Liverpool et de Manchester United au soccer, ces amateurs des Yankees et des Red Sox au base-ball, on se console.

Avec l’absence d’Andrei Markov, le meilleur joueur du Canadien et l’un des cinq meilleurs défenseurs de la Ligue nationale, les partisans ne peuvent qu’espérer un petit miracle pour voir le Tricolore vaincre Boston. Et même si cette chronique a été écrite avant le match d’hier soir, je me permets d’avancer sans trop de difficultés que c’est avec un Carey Price en grande forme que le Canadien peut y croire. On le sait, Price est l’homme de Gainey. Et son jeu est d’une importance capitale. Encore plus qu’un deuxième trio qui fonctionne. Encore plus qu’un Mike Komisarek qui réussit une bonne première passe. Évidemment, le trio Tanguay-Koivu-Kovalev doit se montrer menaçant, mais c’est une moins grande inquiétude. C’est le gars entre les poteaux qui dictera la destinée de cette équipe. Les morceaux du casse-tête peuvent-ils réellement tomber en place? Parce qu’à partir de maintenant, le passé ne compte plus, oui. La beauté des séries, c’est que tout recommence à zéro. Aussi grandiose ou aussi décevant une équipe ou un joueur a-t-il pu être durant la saison, tout ne se résume qu’au présent. C’est ce que vous ferez aujourd’hui dont on se rappellera, pas ce que vous avez fait hier.

jeudi, 05 mars 2009 19:00

Oui, Monsieur le Président

La semaine dernière, le premier ministre canadien Stephen Harper y est allé d’une déclaration qui en a surpris plusieurs sur le réseau américain CNN au sujet de la guerre en Afghanistan: « Jamais nous ne battrons les insurgés...» Du nouveau ? Non. De la bouche de Stephen Harper ? Oui. Pour les familles des 1 400 soldats de Valcartier qui seront déployés en Afghanistan au cours des prochaines semaines, n’est-ce pas agaçant d’entendre ça ? Comble de l’ironie, cette déclaration est survenue, comme par enchantement, quelques jours seulement après la visite du président Barack Obama à Ottawa. Le premier ministre a-t-il changé son fusil d’épaule suite à sa rencontre avec le nouveau leader de l’Occident ? Si ce n’est pas le cas, tout le porte à croire, car c’est un Stephen Harper fort différent qui adressait la question de l’Afghanistan tout au long de l’ère W. La majorité de Québécois qui n’appuient pas cette guerre doivent-ils se réjouir pour la suite des choses ? Que leur souhait se réalise ou pas, le fait est que Stephen Harper vient de démontrer très clairement qu’il soutiendra le président des États-Unis contre vents et marées et ce, qu’il soit républicain ou démocrate.

Pendant que la ministre Jérôme-Forget instaure, « par souci de transparence », la tenue d'une commission parlementaire sur les pertes historiques de 39,8 milliards $ à la Caisse de dépôt, le gouvernement, blanc comme neige, décline toute responsabilité dans la débâcle. En 2003, Jean Charest avait pourtant donné le mandat à la Caisse de privilégier le rendement financier plutôt que le développement économique. Et voilà que cinq ans plus tard, tout se met à planter, et le bas de laine des Québécois s’en va à la dérive, comme un bateau sans capitaine ni gouvernail. En conférence de presse cette semaine, Jean Charest a insisté que les impacts seront limités sur les cotisations, en soulignant qu’il fallait jeter un œil sur la performance de la Caisse à long terme. Facile à dire quand on vient d’être élu majoritaire pour un autre mandat. Plus difficile à avaler, toutefois, quand on a 60 ans et qu’on croyait prendre sa retraite au cours des prochains mois. Le premier ministre s'est aussi défendu d'avoir caché la vérité aux Québécois durant la campagne électorale, affirmant que ce qu’il avait dit, « c'est ce que tous les premiers ministres qui m'ont précédé auraient dit ».

Une équipe de hockey est comme une société à petite échelle. Vous avez des gens qui travaillent fort et qui n’ont jamais rien pour rien. Vous en avez d’autres qui ne foutent rien et qui ont toujours tout. Vous avez des vieux sages qui font la morale, vous avez de jeunes loups qui font les fous. Y’en a qui gagnent trop cher, y’en a d’autres qui méritent chaque cenne de leur paye. Mais au bout du compte, malgré les différences et les injustices, c’est l’unité, rien d’autre que l’unité, qui fait la force d’une équipe, la force d’une société. Aider l'autre, lui donner des conseils, faire en sorte qu’il donne le meilleur de lui-même. Chez le Canadien, il est clair qu'il réside un problème de discipline à l’extérieur de la glace pour quelques jeunes joueurs. Pour d’autres, c’est un problème d’égo. Mais en bout de ligne, c’est le soutien collectif qui remettra cette équipe sur les rails. Que Mike Komisarek aille chercher Sergei Kostitsyn dans un bar par le collet, voilà ce que le club a besoin. Qu’Alex Kovalev pense à l’équipe avant lui, voilà ce que le club a besoin. Non Guy Carbonneau ne peut être partout. En bout de ligne, ce sont les leaders, les vrais, qui doivent souder une équipe.

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