Afin de nous faire une idée juste de la situation, disséquons l’argument invoqué par les conservateurs pour passer la tronçonneuse dans la retraite des citoyens canadiens.
Selon le gouvernement, la Sécurité de la vieillesse n’est pas viable à long terme au plan économique. Or, rien n’est plus faux. De nombreux économistes qui se sont penchés sur la question ont catégoriquement rejeté les prétentions du gouvernement. Quand la plupart des baby-boomers partiront à la retraite, la part du PIB consacrée à la SV augmentera de moins de 1% par rapport au niveau actuel, avant de revenir à la baisse. Même le bureau du directeur parlementaire du budget, un organe indépendant, confirme que le programme de SV tel que nous le connaissons aujourd’hui est tout à fait viable. On est loin de la «crise» dont parlent les conservateurs.
Les vraies raisons qui les poussent à vouloir changer les règles de la retraite sont des décisions économiques aberrantes. Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs se sont empressés de sabrer l’impôt des grandes entreprises et réduire la taxe de vente, privant la société de revenus importants. Bien qu’ils ne l’admettront jamais publiquement, ces diminutions d’impôts constituent des dépenses fiscales très importantes, de l’ordre de 20 milliards de dollars par année.
Maintenant qu’ils ont mis le chaos dans nos finances, les conservateurs veulent faire payer les pots cassés à l’ensemble de la population canadienne. C’est proprement inacceptable.
Mais il y a pire que les impacts financiers épouvantables que fera subir ce plan improvisé à la population. En dévoilant ses sombres desseins devant le gratin de la finance internationale à Davos plutôt qu’au Parlement, le premier ministre a fait preuve d’une lâcheté indigne de ses fonctions. Pourquoi ne pas avoir demandé l’avis de la population sur ses intentions lors de la dernière campagne électorale? C’est à ce moment que doivent avoir lieu les débats de fond comme celui-ci, et non au sommet de la tour d’ivoire des plus fortunés de la planète. Je comprends ainsi entièrement les nombreux citoyens qui m’ont contacté pour me faire part de leur désarroi devant le plan insensé et improvisé du premier ministre. S’il est convaincu d’avoir raison, qu’il nous dise pourquoi cette réforme est nécessaire et nous pourrons en juger. Peut-être les conservateurs l’ont-ils oublié, mais c’est ce qui s’appelle la démocratie.
Les conservateurs devraient avoir honte. Il faut prendre des mesures concrètes et abordables pour que les aînés puissent vivre dans la dignité, et non pas empirer le problème en mettant la hache dans la Sécurité de la vieillesse. Contrairement aux conservateurs, le NPD a un plan pour renforcer le régime de retraite et non pas l’affaiblir. Nous voulons bonifier le Supplément de revenu garanti pour que tous les aînés puissent vivre dans la dignité. Et nous renforcerons le RPC/RRQ pour que chaque travailleur puisse compter sur une retraite sûre.
Les conservateurs parlent aujourd’hui de l’effort nécessaire pour revenir à l’équilibre budgétaire. Ce qu’ils omettent de dire, c’est qu’ils ont eux-mêmes créé le déficit de toutes pièces afin de justifier leur programme idéologique d’amincissement de l’État. C’est toujours les mêmes qui payent pour ces plans malavisés.
Entre une retraite décente pour tous mes concitoyens et un programme politique rétrograde basé sur la haine, la guerre et les cadeaux aux grandes entreprises, je choisis la voie de l’humanité. Et vous?
Cet enjeu nous touche tous! Ayez votre mot à dire en venant vous joindre à nous lors d’un forum sur la sécurité de vieillesse avec les députés Lysane Blanchette-Lamothe (Pierrefonds-Dollar), Alain Giguère (Marc-Aurèle-Fortin), et moi-même qui se tiendra le 4 mars 2012 à 14h au 250 rue Hubert à Beloeil!
Par Matthew Dubé, député du NPD dans la circonscription de Chambly-Borduas
1 rue Robert, Saint-Basile-le-Grand, QC
J3N 1L7, Telephone: 450-441-7802