Celui-ci a pris la forme de plusieurs questions-réponses lors d’une durée de 30 minutes durant laquelle chacun des candidats ont pu démontrer leurs engagements.
Les candidats furent tour à tour questionnés sur des sujets tels que la crise du logement, la transition énergétique, le transport en commun, le commerce interprovincial, le développement économique, l’inflation ainsi que la dépendance au marché américain.
Le premier à se lancer fut le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet. Pour lui, pour contrer la crise du logement, il faut réduire la pression sur les parcs résidentiels en investissant dans des projets moins cher à construire tout en offrant plusieurs places pour se loger, comme des logements étudiants. Il affirme aussi que les Québécois sont présentement en recherche de stabilité sur plusieurs plans, et que le Québec est l’un des endroits les plus intéressants au monde pour développer de nouvelles énergies. Il mentionne en fin de discours que la campagne tournera principalement autour des tarifs douaniers mis en place par Donald Trump, mais qu’il ne faut pas laisser cela influencer notre votre au détriment de d’autres enjeux plus proches de nous.
« Le mandat va être forcément définit par la crise de négociation avec les États-Unis. Il y a un piège là-dedans, il n’y aura pas que ça. On veut nous faire croire que ça va juste être ça, que ça va juste être les tarifs […]. Même si la négociation doit être la première priorité, les Québécois n’ont pas l’obligation de renoncer à leur identité pour cela. On n’est pas obligés d’écarter complètement et irrévocablement les enjeux liés à la valeur de la laïcité ou à la langue française ou la vision ou nos défis plus importants en matière d’immigration ou notre attachement à l’environnement, on nous dit présentement c’est tous des frivolités, oubliez-ça, on va s’occuper de vous autres pour le meilleur et pour le pire, alors que ça va continuer à exister », dit-il.
La candidate Néo-Démocrate Marie-Josée Béliveau fut la suivante. Pour elle, le Canada axe beaucoup trop son énergie sur le pétrole et elle aimerait voir de l’appui envers les entreprises locales et de s’assurer de la pérennité des services publics plutôt que de voir le gouvernement aider des entreprises internationales. Toujours selon elle, le développement des régions devrait d’abord mettre en valeur les richesses naturelles de chaque région, elle a d’ailleurs fait mention du Mont Saint-Hilaire et de la rivière Richelieu pour ici. Sur la question de la crise du logement, celle-ci souhaiterait voir des filets sociaux pour aider les Canadiens en difficulté.
« Quand on regarde la carte de l’indice de développement humain et qu’on compare le Canada aux États-Unis, on est à peu près au même développement, ce sont deux pays qui se ressemble assez, mais quand on regarde l’indice des inégalités entre les deux pays, le Canada est vraiment au-dessus des États-Unis […]. On a beaucoup plus de mesures sociales que les États-Unis, donc ça fait en sorte justement qu’il faut s’assurer de notre souveraineté du Canada par rapport aux États-Unis parce qu’on a vraiment des systèmes pour la population, on a moins d’inégalités dans une population comme celle-ci », ajoute-t-elle.
C’est finalement le candidat libéral dans la circonscription de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères Laurent de Casanove qui est venu clôturer le débat. La situation actuelle avec les États-Unis devrait permettre au Canada de pouvoir développer de nouveaux partenaires commerciaux, notamment en Europe, et selon lui, le pays devrait en tirer profit en exportant ces produits ailleurs, mentionnant qu’il rêverait de voir un jour si possible du sirop d’érable canadien en Afrique. Il trouve toutefois dommage que la question de la transition énergétique créée plusieurs divisions au sein du pays, et il croit qu’il serait judicieux de trouver un juste milieu pour plaire aux personnes qui défendent l’environnement et ceux qui veulent une économie basée uniquement sur le pétrole. Sur l’enjeu du transport en commun, affirmant lui-même en être un adepte, il pense que cela devrait être le pilier de la direction à prendre pour combattre les changements climatiques et qu’il serait important de diversifier son financement. Finalement, il affirme avoir à cœur les droits des minorités, surtout dans des provinces avec des tensions identitaires comme le Québec.
« Je pense que ça parle pour moi-même, que je suis une minorité visible, un immigrant francophone, etc. Ce qui me tient beaucoup à cœur, et c’est la raison pour laquelle je me suis présenté en politique, c’est d’avoir cette représentation, de briser un peu les stéréotypes et de montrer aux jeunes qu’on est capable de se lancer, surtout quand il est question d’un jeune immigrant, qu’on est capable de s’intégrer, qu’on est capable de lever la main, et d’être candidat en politique même si on a 25 ans, même si ça fait moins de 10 ans qu’on habite au pays, qu’on a notre place », ajoute-t-il.
À noter que Sylvain Goulet ainsi que Nicholas Malouin, respectivement les candidats du Parti Conservateur et du Parti Libéral dans la circonscription, n’ont pas pris part à ce débat. Nicholas Malouin fut remplacé par le candidat Laurent de Casanove tandis que le candidat conservateur a décliné l’invitation.
Texte de Marc-Antoine Lessard