Humeur
Harper aurait-il tout prévu ?
Chronique humeur - Ces choses que l’on ne saurait voir
On a mis du temps à tourner nos yeux vers le Rwanda. On a mis du temps à comprendre l’étendue des dégâts, à concevoir le désastre, à utiliser le mot génocide. Sommes-nous en train de faire la même erreur avec le Congo ? On parle de la crise comme si elle n’était présente que depuis le mois d’août pourtant, les atrocités sont présentes depuis bien plus longtemps que cela dans l’ouest du continent africain. Aujourd’hui, les combats perdurent entre les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Plus de 13 000 ressortissants ont trouvé refuge en Ouganda depuis trois mois. Chaque jour, des femmes et des jeunes filles sont violées. Médecins sans frontières (MSF) a d’ailleurs soigné près de 5 700 victimes de violence sexuelles entre janvier et octobre, dans la région du Nord-Kivu. Pour ajouter à l’horreur, près de 2 000 cadavres viennent d’être découverts dans deux fosses communes de l’est de la RDC. Vous imaginez un peu le portrait ? 2 000 squelettes, dans l’anonymat le plus complet. 2 000 vies humaines déterrées dans la plus grande indifférence. 2 000 Américains meurent et on en parle pendant 10 ans. 2 000 Congolais meurent et on en parle pendant 10 minutes. Pendant ce temps, nous, on s’obstine sur des choses beaucoup plus importantes : le débat des chefs. Pire encore, on ne s’obstine même pas. Non. Faudrait surtout pas manquer d’objectivité. De toute façon, beaucoup plus facile de dire que c’est un match nul. Maudite misère.
Le Retour du Roy
L’émotion était palpable dans le Centre Bell. Peu après 18h, après que sa famille ait mis les pieds sur le tapis rouge et que les 21 000 spectateurs aient trouvé place dans l’amphithéâtre, Patrick Roy a fait son entrée par la grande porte. Sur l’énorme tableau indicateur, on pouvait voir les mêmes images diffusées simultanément à la télévision. Le portier au pas pressé, qui fait signe de la main au convoi qui attend devant l’entrée principale de l’édifice. Les portes qui s’ouvrent, le 33 qui fait son entrée. La foule qui se lève, d’un trait, et se met à applaudir sans relâche en voyant les images. Une sainte marche entre escaliers roulants et comptoirs à hot-dogs, le grand revenant qui sert les mains des partisans abasourdis au passage. Si simple, mais en même temps si grandiose. De grandes retrouvailles. Un de ces moments qui vous surprennent, qui vous envoient une bonne dose de frissons dans le corps, que l’on voudra se rappeler toute notre vie. Et voilà le plus grand gardien de but de l’histoire du hockey qui descend l’escalier menant au banc du Canadien, nourri par la ferveur de ceux qui l’ont tant aimé. Le passage derrière le banc, là où tout s’était terminé en 1995 au Forum, la poignée de main à Jean Béliveau.