Durant sa vie en Europe, la cantatrice a fréquenté les plus hauts milieux artistiques de son époque. «Elle avait une carrière et une reconnaissance internationale comparable à celle de Céline Dion aujourd'hui», affirme Pierre Vachon. Albani entretenait même une relation privilégiée avec la reine Victoria qu'elle fréquentait et pour qui elle a chanté à maintes reprises.
Malgré ses connexions dans le gratin artistique international au tournant du siècle dernier, elle est toujours restée attachée à ses racines canadiennes-françaises. « Elle a fait huit tournées au Canada et dans son autobiographie, elle évoque un attachement particulier pour son pays d'origine», relate Pierre Vachon. Lors de ses spectacles au Québec, elle faisait en rappel une pièce intitulée Home sweet home», ajoute-t-il.
Si le passé colonial et militaire de Chambly a été célébré pour le 350e anniversaire de Chambly, Pierre Vachon croit que la carrière d’Albani aurait aussi lieu d’être soulignée, au même titre que le fort ou le régiment Carignan-Salière. « Je crois fermement que le 350e de la Ville est une occasion parfaite pour rappeler à tous qu’une des leurs a brillé au firmament du milieu culturel international, lance-t-il. De quoi s’enorgueillir et surtout, ne jamais l’oublier », conclut Pierre Vachon.
Emma Lajeunesse dite Albani est reconnue comme la première cantatrice canadienne à connaître un succès international. Durant sa carrière , ui s'est échelonnée sur près de quatre décennies, elle a interprété 43 rôles dans 40 opéras en Français, en Allemand, en Anglais et en Italien. Elle a reçu plusieurs distinctions, dont la médaille d'or de la Royal Philarmonic Society de Londres en 1897. Le roi Georges V la fait Dame Commander of the British Empire en 1925. Il y a aussi une plaque commémorative érigée en son honneur sur la rue Martel à Chambly où se trouvait sa maison natale.
Par Dominique Degré