Après avoir travaillé en construction et en rénovation, Rolland Rivard est devenu gestionnaire en créant sa propre entreprise dans les années 1980. Dès lors, l’homme travailleur qu’il était a bâti une entreprise solide et l’a fait progresser, travaillant ainsi jusqu’à six jours par semaine pour y arriver.
Somme toute, le temps, l’argent et les ressources investis dans une entreprise au fil des ans valent leur pesant d’or. Aussi, est-il important de bien s’entourer pour effectuer le transfert des avoirs en bonne et due forme quand vient le temps de quitter le navire. Mais par où commencer?
Choisir la personne clé
Depuis environ un an, M. Rivard cherche son successeur. Il en a parlé à ses proches, a réduit son rythme de travail de près de 50 %, mais n’a pas encore trouvé la solution idéale. « 80 % de ma clientèle, c’est des références de clients satisfaits. C’est difficile de dire non aux nouveaux clients », constate l’homme d’affaires. Ce qui semble surtout être un défi pour lui, c’est de trouver la bonne personne. L’aîné des enfants de M. Rivard travaille au sein de l’entreprise depuis plusieurs années et connaît très bien les rouages de celle-ci, mais ne semble pas enclin à vouloir prendre la relève. Bien qu’il travaille davantage dans l’usine, il demeure un très bon gestionnaire. Ouvert à toutes les possibilités, M. Rivard a également considéré quelques offres d’achat provenant de l’extérieur, mais aucune n’a pu se concrétiser. Selon lui, il faut trouver une personne habile avec le public, honnête et soucieuse d’offrir un service après-vente de qualité.
S’ouvrir aux jeunes générations
Le choc des générations peut aussi être un frein à la succession entrepreneuriale. Le gestionnaire actuellement en place a une vision et veut s’assurer que la nouvelle personne oriente ses actions dans le même sens. Pour sa part, Rolland Rivard se dit très ouvert à l’idée de transférer ses avoirs à de jeunes entrepreneurs. « Les gens ne croient pas ça, mais il y en a qui sont sérieux. J’ai été jeune, moi aussi, et je suis prêt à donner un coup de main pour les aider », précise le gestionnaire qui a souvent travaillé avec les 18-20 ans. Il se verrait bien transmettre l’entreprise à un jeune entrepreneur sérieux qui travaille déjà dans le domaine pour ainsi lui permettre de s’approprier une plus grande part de marché.
Utiliser les ressources disponibles
L’homme d’affaires est conscient des réalités actuelles du marché. Il se dit qu’un mentor et un spécialiste en financement seraient sûrement de bonnes ressources pour aider celui ou celle qui prendra la relève. Il tient lui-même à rester quelques jours par semaine pour assurer le transfert en douceur. « Les gens, ce n’est pas l’entreprise qu’ils viennent voir, c’est le patron. Si je ne suis plus là du jour au lendemain, je ne sais pas ce que ça pourrait faire », ajoute celui qui comprend qu’il faut maintenir la confiance des clients pour assurer la prospérité.
Savoir lâcher prise
S’il tient à rester, c’est pour aider le preneur, car il conçoit bien humblement que le nouveau patron pourra lui-même faire ses choix. « Son idée, même si ce n’est pas la mienne, ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas bonne », précise l’homme qui semble avoir déjà compris qu’il importe de lâcher prise quand vient le temps de céder sa place. C’est un homme qui considère qu’il a fait de son mieux du point de vue entrepreneurial et qu’il n’a rien à se reprocher. Son entreprise est en bonne santé financière. Il sait aussi que les technologies sont utiles dans le démarchage de clientèle et se dit que le preneur aura intérêt à développer de nouvelles stratégies dans ce créneau.
S’entourer de gens de confiance
M. Rivard n’a pas encore établi de plan de relève, mais compte bien aller chercher les services du CLD et de la Caisse Desjardins pour l’aider dans le processus de transfert d’entreprise. Au fil des ans, il a établi des liens de confiance avec ces gens et sait qu’il peut compter sur eux. C’est d’ailleurs des gens de chez Desjardins qui l’ont aidé lorsque l’entreprise qui était alors à Marieville est passée au feu, il y a un peu plus de 15 ans.
Prendre le temps de bien faire les choses
Même s’il souhaite partir rapidement à la retraite, M. Rivard est conscient de l’importance de prendre le temps de bien faire les choses. Au bout du processus de transfert d’entreprise, il compte bien profiter de la vie en voyageant avec sa femme et peut-être aussi en réalisant, à son rythme, quelques projets de rénovation sur sa maison.
Par Martine Grenier
Source : inspiremag.ca